GROUPES FRANCAIS 70
Martin Circus
1973
À la sortie des émeutes de Mai 68, la jeunesse a besoin de renouveau et c’est ainsi que né le groupe MARTIN CIRCUS, du moins c’est ce que veut la légende. En 1969 le groupe se forme autour du bassiste Bob BRAULT avec le saxophoniste Gérard PISANI qui fut notamment le musicien de Johnny HALLYDAY mais aussi le batteur Jean-François LEROI, le chanteur et guitariste Patrick DIETSCH et le chanteur et clavier Paul-Jean BOROWSKY.
L’aventure musicale démarrera par le titre “Tout Tremblant De Fièvre”, plébiscité par les radios, et donne ainsi une renommée au groupe qui dévoile par la suite “En direct du rock & roll circus”, un premier album suprenant, et qui permettra l’éclosion du groupe sur scène dans différents festivals.
À peine le succès arrive et les divergences atteignent les MARTIN CIRCUS, qui voient les départs de Patrick DIETSCH et de Paul-Jean BOROWSKY remplacés par le guitariste Alain PEWZNER, le batteur René GUÉRIN, le clavier Sylvain PAUCHARD et le guitariste-chanteur Gérard BLANC. Doucement chacun trouve sa place et la “nouvelle” formation enregistre en 1971 le double album Acte II dont est issu le second succès du groupe, “Je M’Eclate Au Sénégal” qui s’écoulera à 800 000 exemplaires et donne ainsi une autre dimension au groupe, qui se voit récompenser d’un Triumph Group Musical.
La route se poursuit pour les MARTIN CIRCUS qui enchainent les concerts et les festivals jusqu’en 1974, assurant par la même occasion les premières parties d’artistes majeurs comme Johnny HALLYDAY, Jacques DUTRONC, Claude FRANÇOIS ou bien encore Claude NOUGARO. Trois ans après l’album, MARTIN CIRCUS insuffle un nouveau vent de folie avec La Révolution Française, le premier Opéra Rock, dont ils sont les héros aux côtés notamment d’ANTOINE et d’Alain BASHUNG, et qui fera salle comble durant deux mois au Palais des Sports.
Le temps de se renouveler est arrivé l’année suivante avec l’enregistrement d’un nouvel album, où les MARTIN CIRCUS ont décidé de reprendre à leur sauce des titres rock des années 60, nommé “N°1 USA – Hits des 60s” qui donnera naissance au plus grand tube du groupe “Ma-Ry-Lène” qui se vendra à plus de 1,5 million d’exemplaires, qui n’est autre que le tout aussi culte “Barbara Ann” des BEACH BOYS.
À l’orée des années 80, MARTIN CIRCUS sait qu’il faut une fois encore trouver ce qui va faire la différence. Tout en assurant toujours les premières parties d’artistes comme Michel SARDOU, Joe DASSIN ou bien encore DAVE, MARTIN CIRCUS participe au film “Les Bidasses en vadrouille”, et écrivent la Bande Originale du film, qui donnera ainsi naissance au titre “Disco Circus” premier virage du groupe qui s’oriente alors vers le Disco, mouvement phare de la décennie à venir, et qui débouchera sur l’enregistrement de l’album “Shine Baby Shine”.
Dès 1980, MARTIN CIRCUS abandonne le son Disco, et renoue avec le rock qui a fait son succès avec l’album “De Sang Froid”, mais l’engouement du public n’est plus au rendez vous, notamment à cause de la multiplicité des genres à cette époque. Si le groupe continue encore de se produire sur scène, tous les membres décident de prendre des routes différentes, et collaborer avec d’autres artistes.
Après 15 ans de carrière, et plus de 200 titres à son actif, le groupe MARTIN CIRCUS se sépare définitivement, mais les membres resteront toujours très liés. Gérard BLANC, qui nous a quitté en 2009 fera en sorte de perpétuer la légende du groupe avec la sortie de plusieurs anthologie durant les décennies 1990 et 2000.
Il était une fois
Il était une fois aura connu une ascension fulgurante. Il devient le groupe le plus en vue dans les années 70. Apprécié pour sa légèreté et son romantisme, Il était une fois et sa chanteuse charismatique, Jöelle Mogensen, propulsent notamment "J'ai encore rêvé d'elle" en tête des hits parade.
1971 - 1979
Née en 1953, Jöelle Mogensen n'a que douze ans lorsqu'elle décide de s'orienter vers le chant plutôt que la danse, qu'elle pratique également assidûment. Ses premiers concerts, elle les donne dans des cabarets danois.
Elle suit sa mère et son père diplomate sur la Côte d'Azur, où elle rencontre Serge Koolen, musicien de Michel Polnareff, en 1969. Installé en banlieue parisienne, le couple, accompagné de leur ami Richard Dewitte, se produit dans des bars.
Au hasard de leurs tournées, il rencontre un ami d'enfance, Lionel Gaillardin, guitariste sur la tournée de Nino Ferrer... Nous sommes en décembre 1971... Il était une fois est né.
Quelques mois plus tard seulement, le groupe enregistre son premier 45 tours, "Rien qu'un ciel" qui devient un véritable succès populAIRe. L'engouement suscité par le groupe n'en finit pas, les passages radio et télé se multiplient. Les concerts également, notamment à l'Olympia.
Au total, Il était une fois sort 4 albums, dont sont extraits "Que fais-tu ce soir après dîner", "Les filles du mercredi", et naturellement "J'ai encore rêvé d'elle" en 1975 (plus d'un milLion d'exempaires vendus en quelques semaines).
Le groupe mais plus encore le couple formé par Jöelle Mogensen et Serge Koolen semble vivre difficilement sa soudaine notoriété. Néanmoins, Il était une fois enregistre un ultime album dont sont issus "Pomme" et "La clé des coeurs" en 1978. Pour autant, la rupture est inévitable. Le couple se sépare. C'est également la fin de l'aventure d'Il était une fois en 1979.
Serge Koolen et Richard Dewitte continuent d'écrire et d'enregistrer avec un succès relatif.
En revanche, Jöelle Mogensen reste très en vogue. Elle sort "Joëlle tout court". Mais alors qu'elle assure la promotion du titre "Aime-moi", la chanteuse est victime d'un oedème pulmonaire. Elle décède le 15 mai 1982... elle n'avait que vingt neuf ans.
Il était une fois, c’est l’histoire d’un groupe formé autour du couple de Joëlle Mogensen et Serge Koolenn et qui connaîtra un immense succès autour de l’énorme tube « J’ai encore rêvé d’elle ».
Au Bonheur des Dames
Biographie
Au début des années 60, des groupes qui font du twist et adaptent en français des succès anglais ou américains, il y en a des centaines. Au début des années 70, il n’y en a qu’un : Au Bonheur des Dames.
Vincent Lamy, alias Eddick Ritchell, Alain Ranval, alias Ramon Pipin, et Jacques Pradel, alias Rita Brantalou, sont tout d'abord réunis au sein d'un groupe progressif du nom de Io, qui remporte le tremplin du Golf Drouot en 1970. Moins de deux années plus tard, après un changement radical de nom et de répertoire, l’adjonction d’un parolier, Costric 1er, également président du fan-club, et le recrutement de quelques musiciens supplémentaires, ils remportent de nouveau ce même trophée. Ils connaissent alors rapidement le succès avec un tube de leur premier album : « Oh les filles ». Afin de mettre les choses au point, Costric 1er se fend d’un texte de présentation au verso de la pochette, dans lequel il est précisé que « Au Bonheur des Dames est une sorte de chant grégorien futuriste pour lequel les moines auraient condensé John Cale, Gloria Lasso et Bugs Bunny ».
Deux albums et quelques singles suivront, issus de la même école philosophique, échappant de peu au succès avec « Bébert le dromadaire » ou la reprise tragi-comique de « Zague Waroume ». A partir de 1975, le groupe, affaibli par le départ de Ramon Pipin (parti fonder Odeurs) que rejoindront d'ailleurs quasiment tous les autres membres, termine doucement une carrière qui aura duré plus de 10 ans. En 1987, une reformation éphémère donnera naissance à un ultime album studio qui paraîtra l'année suivante et sur lequel figure leur autre tube : « Roulez Bourrés ».
Avec un répertoire constitué majoritairement de reprises, des compositions gorgées d'humour, des costumes hétéroclites et un sens affirmé du spectacle, du gag et de la dérision, les Au Bonheur des Dames semblent n'avoir eu d'autre ambition que celle de s’amuser, comme en témoignent les fréquents fous rires qui émaillent leurs albums. On a pourtant affaire au final à un rock français assumant pleinement ses influences d’outre-Atlantique, décadent et subversif de par son second degré omniprésent, et qui a l’avantage d’exclure d’emblée de ses aficionados les auditeurs dépourvus d’humour. Attention : une reformation sur scène est toujours possible !